Dans la littérature, il y a des livres comme ça où il est question de théâtre. Dans la littérature dite Young-Adult (Jeunes-adultes), paraîtra à la rentrée, le 10 septembre, aux éditions Robert Laffont dans la récente collection R Phaenix de Carina Rozenfeld.
Carina Rozenfeld est une auteur talentueuse qui a su se faire une place grâce à des séries fantastiques qui font palpiter le cœur des jeunes lecteurs à travers la magie, les univers imaginaires, l'action, l'amour et un style d'une douceur délicieuse.
Elle ne cache pas ces qualités dans ce nouveau roman qui réutilise avec brio et originalité le mythe du phénix.
C'est l'histoire d'Anaïa, jeune-fille qui vient d'avoir son Bac et qui rentre en licence de lettres. Elle se fera des amis, vivra avec passion la musique qu'elle chérit en jouant du violoncelle grâce à de nouvelles rencontres et s'interrogera sur les évènements étranges qui surgissent dans sa vie.
Mais si je viens aujourd'hui vous parler de ce livre c'est aussi parce qu'en licence de lettres, Anaïa va continuer à assouvir une autre de ses passions: le théâtre. On suivra en toile de fond quelques uns de ses cours où elle va s'ouvrir un peu plus.
Il est ici question de théâtre d'improvisation, une forme du théâtre que je n'ai que rarement testée et qui demande beaucoup de spontanéité. Leur professeur, à l'allure cool et décontractée -Marc-, leur concocte différents exercices qui ne vont pas finir de nous surprendre. L'auteur s'en sert pour peindre un peu plus le portrait de son personnage principal.
" Les premiers instants de notre impro furent assez tendus pour moi. J'étais plutôt du genre réservé en public. En petit comité, je savais au contraire faire le clown et amuser la galerie, mais dans cette situation où j'étais presque mise à nu devant des spectateurs, le démarrage s'avéra plutôt difficile. Crispée, je bafouillai."
page 80
Mais c'est aussi l'occasion de nouer de nouveaux liens, ou même de faire progresser l'intrigue en utilisant la réaction des protagonistes lorsqu'ils se retrouvent à improviser une scène particulièrement difficile et émouvante.
" - Bravo, tous les deux, c'était très bien. Vous avez su puiser en vous des sentiments très forts, probablement inconnus pour des personnes aussi jeunes que vous. (...) La réaction d'Eidan prouve qu'il est allé chercher des émotions dans sa psyché."
page 176
Et puis que serait un bon livre sans un rythme bien tenu, qui glisse dans l'histoire des moments plus simples, pour détendre l'atmosphère. Carina Rozenfeld le sait et le maîtrise et se sert alors du théâtre pour resserrer les liens entre les personnages et faire sourire le lecteur ... sans pour autant s'arrêter de glisser des petits éléments intrigants dans le dialogue.
page 295" Nous étions hilares, terminâmes notre cours de bonne humeur, impatients de découvrir ce que Marc nous réserverait pour la semaine prochaine... En tout cas, je préférais infiniment cela à notre sketch sur la folie amoureuse."
J'ai donc pu me retrouver un peu dans le théâtre qu'a choisi de nous montrer l'auteur, en particulier grâce à la première timidité d'Anaïa. Carina Rozenfeld utilise l'improvisation pour construire son personnage à travers une de ses passions et son ressenti sur scène mais aussi pour diverses raisons que j'ai citées plus haut et qui font innocemment avancer l'intrigue du livre. On notera aussi que beaucoup de lecteurs ont sans doute et auront envie de tester l'improvisation après la lecture de ce captivant roman.
Environ 450 pages - 17€90
Bientôt une chronique plus complète ici